VIVATECH 2018 – le nouveau CES français? 

Par Vesa Haxhani | Le mercredi 13 juin 2018

Durant trois jours, l’événement parisien dédié à l’innovation technologique a mis en lumière les moyens de transports de demain. Les salons technologiques comme VivaTech, attirent désormais les grands acteurs de l’industrie automobile tels que Audi, Volkswagen ou Peugeot.

Vivatechnology, 3ème ! Le rendez-vous montant pour les start-ups et leaders de l’innovation technologique a eu lieu entre le 24 et 26 Mai au parc des expositions, Porte de Versailles, à Paris. L’événement international consacré au développement des startups, la transformation digitale et à l’innovation s’accentue sur la coopération de celles-ci et des grands groupes comme BNP Paribas, LVMH, L’Oréal, Valeo, Orange, SNCF etc… De nombreux groupes automobiles étaient également présents. Comme au CES de Las Vegas, on remarque ainsi une synergie toujours plus marquante et évidente entre les secteurs de la tech « pure » et de l’automobile / mobilités.

Avec plus de 300 intervenants comme Mark Zuckerberg (fondateur Facebook), Ginni Rometty (CEO IBM), Satya Nadella (CEO Microsoft) et Dara Khosrowshahi (CEO Uber), l’organisation a réussi de souligner l’importance de ce salon en attirant les géants du monde. Emmanuel Macron, le président de la République, y a également fait un saut le premier jour et a ainsi pris connaissance des solutions et innovations dévoilées. 

Sea Bubbles – le taxi « volant » électrique à la surface de la Seine

Le petit bateau blanc « Sea Bubbles » reprend le principe de l’hydroptère, développé par Alain Thébault et l’ex-windsurfer Anders Bringdal. À partir de 11 km/h, il s’élève jusqu’à 50 centimètres au-dessus de l’eau grâce à des ailes immergées. Selon son créateur, les petits bateaux ne produisent pas de bruit, de vagues et d’émissions de carbone. Sur la Seine, les bateaux n’ont le droit de voguer qu’entre 12 et 18 km/h pour éviter notamment de trop grosses vagues quand les bateaux ont la capacité de voler jusqu’à 50 km/h. Pendant le salon, l’entreprise a mis en prévente 20 modèles au prix de 140 000 euros pièces.

Les fondateurs vont encore plus loin avec leur idée en ce qui concerne la mobilité du futur : Uber sur la Seine. « Catch a bubble », l’application qui permettrait une traversée du port de l’Arsenal au pont de Grenelle pour un prix de 25 euros. Un prix conséquent qui risque de le réserver à une élite. Pour que la vision devienne une réalité, il reste à suivre les arrangements entre le constructeur et les réglementations parisiennes, point bloquant jusqu’alors.

 Peugeot 2.0

Le nombre d’immatriculations de scooters électriques est en constante augmentation et devient un créneau fort pour s’implanter pour des nouveaux arrivants comme UNU (vente uniquement en ligne) ou même les grands constructeurs comme Peugeot. Le lancement de son modèle électrique Peugeot Scooter 2.0 est prévu pour cet été. Il dispose d’une autonomie de 50 km et peut rouler jusqu’à 45 km/h. En partenariat avec AT&T Business, il devient même connecté grâce à une carte SIM intégrée au châssis qui ne nécessite ni permis de conduire ni clé pour le démarrage : juste un code SIM. Grâce à l’application GenZe App Companion, le contrôle des différents paramètres y inclus la géolocalisation ainsi que le niveau de la batterie.

Pop Up Next – la mobilité de demain dans les airs?

L’une des stars de VivaTech a été Pop.Up Next sur le stand d’Airbus. Un concept drone-navette, présenté par Airbus, Audi et Italdesign, qui unifie deux modes de transports : rouler et voler mais désormais de manière autonome, électrique et en libre-service. En volant jusqu’à 590 km/h, la drone devient votre moyen de transport rapide en se décollant de la partie voiture. Sur la route, vous attendriez jusqu’à 100 km/h dans votre véhicule deux places autonome. A bord de la navette, on y retrouve un écran permettant de suivre le trajet ou mettre de la musique comme dans un véhicule futuriste. En revanche, il faudra encore patienter pour en profiter. Aucune date de mise en service précise n’est encore envisagée.

La liste de start-ups qui conceptualisent et développent les nouvelles mobilités urbaines continue de s’agrandir : Cityscoot, Citygoo, Communauto, Klaxit et Autodream ont également présenté leurs concepts pendant ces trois jours.

« A data driven world » – et de plus en plus !

Véhicules autonomes, la mobilité comme un service (MaaS) et le transport de demain – ce sont les grands défis de nos jours. L’analyse des données et l’intelligence artificielle, des sujets clés de la mobilité urbaine, ont été abordés tout au long de l’édition 2018 de VivaTech. Le discours « Future Mobility is Smart Mobility » organisé par KPMG France avec Kara Livingston, la directrice Marketing du groupe Keolis et Jean Mark Lazard, CEO de Open Datasoft comme intervenants, a donné une image claire sur l’analyse de données prenant de plus en plus d’ampleur. De nos jours, les transports ainsi que les déplacements des particuliers sont devenus « intelligents », permettant d’organiser des trajets plus fluides et de s’adapter toujours plus aux besoins des clients (voir: Open Datasoft et Waze à Lille, MotionTag etc.). 

Au-delà de ces avancées spécifiques à la mobilité, on peut facilement imaginer l’énorme potentiel de gestion de données dans l’assurance automobile. La start-up Liberty Ride a réussi à développer un algorithme pour la moto qui permet de détecter les accidents via les capteurs du smartphone, d’appeler les secours si le conducteur n’en est plus capable et de garantir le suivi de trajet en temps réel. Une solution similaire avait été développée par Bosch, dont nous vous parlions l’année dernière.

L’économie du partage prend désormais des nouvelles formes : Louer son appartement, son véhicule et maintenant son parking ? Nous avons croisé le chemin de la start-up Asaplace qui va lancer à partir de juillet son application permettant de partager des places de parking « en un clic » entre particuliers.

L’avis d’Argus Conseil

Voilà un court résumé de ce que vous avez raté à Porte de Versailles, autant dire pas grand chose dans l’automobile car il n’y a pas eu de grandes nouveautés à part des concepts pas encore réalisables à court-terme (comme PopUp.Next). On peut se poser la question : jusqu’où iront donc ces innovations ? Y a-t-il des limites dans l’avenir par rapport à l’intelligence artificielle qui est au cœur de Vivatech 2018 ?

En ce qui concerne l’automobile, il reste à suivre quels autres constructeurs et acteurs on croisera l’année prochaine à VivaTech 2019. Qui va se confronter aux géants de la tech comme Google, Facebook ou IBM pour jouer dans la première division ?


Vesa Haxhani

Vesa est depuis toujours passionnée par les nouvelles tendances et les impacts de la transformation digitale sur le comportement des consommateurs.


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