La RATP, un métro d’avance dans l’autopartage !

Par Morgan JÉGOU | Le mardi 30 mai 2017

La RATP, régie assurant l’exploitation d’une partie des transports en commun de Paris et de sa banlieue, détient désormais une participation minoritaire dans la filiale parisienne de Communauto, spécialiste de l’autopartage au Canada.

 

Après l’investissement de la SNCF dans la plateforme Oui Car en Juin 2016, c’est maintenant au tour de l’autre grand nom du chemin de fer en France de prendre part au capital d’une société spécialiste de l’autopartage en boucle. C’est avec une filiale de Communauto que la RATP a choisi de faire ses premiers pas dans le monde des nouveaux moyens de mobilité.

 

RATP, investissement en faveur de l’innovation digitale

C’est au travers de sa jeune filiale dédiée aux investissements dans les start-up que la régie a souhaité investir dans ce projet d’avenir. C’est une volonté franche d’étoffer son offre de mobilité qu’affiche aujourd’hui la RATP.  « La RATP a une vision globale de la mobilité et souhaite mieux travailler avec les acteurs de cet écosystème », explique Valère Pelletier à la Tribune, directeur du Développement et du digital à la RATP. C’est Elizabeth Borne qui est à l’initiative de ce projet, elle qui était encore à la tête du groupe avant sa nomination au poste de ministre des Transports dans le gouvernement d’Emmanuel Macron le 17 mai dernier.

 

Benoit Robert, PDG et Fondateur de Communauto, et Elizabeth Borne, aujourd’hui ministre des Transports en France et PDG de la RATP à l’époque de la signature.

Feuilles d’érables et fleurs de lys

C’est une belle aventure française qui a débuté en 2012 pour cette start-up montréalaise. A Paris et dans quelques villes de banlieue (Boulogne-Billancourt, Saint-Mandé, Ivry-sur-seine, Levallois, La Celle-Saint-Cloud, Nogent-sur-Marne), Communauto propose plus de 130 véhicules dont de nombreux hybrides ou électriques (Toyota Yaris, Prius C, Nissan Leaf, Ford Focus E) en libre-service. Ces véhicules peuvent être empruntés directement sur la voie publique via son smartphone et rendus ensuite au même endroit.

 

L’autopartage en boucle, encore méconnu en France

Cette forme d’autopartage est la plus classique. Elle consiste à prendre un véhicule dans des stations réservées exclusivement à ce service puis à les restituer sur ces mêmes stations. Il s’agit d’un service le plus souvent facturé via des abonnements mensuels ou annuels ou décliné sous forme de coût horaire et de coût kilométrique parcouru. Cette forme d’autopartage semble plus complémentaire aux transports en commun que l’autopartage en trace directe (par exemple, Autolib’) qui représente plutôt une forme de concurrence.

D’après une étude du bureau de recherche 6t spécialisé sur la mobilité et les modes de vie, seulement 25.000 français utilisent cette forme d’autopartage en 2016. En Suisse, c’est 1% de la population qui utilise ce service tandis qu’en France, cela représenterait 670 000 personnes.  Il y a donc encore du chemin à faire et de belles opportunités à venir.

C’est donc très certainement ce qui a séduit les directions stratégiques de la RATP et du groupe PSA qui, rappelons-nous, est également entré dans le capital de la maison-mère en septembre 2016. Espérons que cette annonce permette d’en démocratiser l’usage…

 

Benoît Robert PDG et Fondateur de Communauto se réjouit déjà des synergies ainsi créées entre les services de transports en commun, de l’industrie automobile et de l’autopartage. Il faut dire qu’en France, l’aventure commence sur le territoire historique de la RATP et berceau de l’autopartage en France (cf. Caisse commune en 1998) particulièrement propice à son développement.

Un beau challenge !


Morgan JÉGOU

Après deux ans passés au siège social de Tesla à Amsterdam, Morgan intègre l’Argus Conseil en qualité de consultant en stratégie automobile et digitale. Prédestiné par son prénom, c’est un amoureux de l’automobile depuis son plus jeune âge.


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