Luminar: Des capteurs 100% fiables pour les véhicules autonomes ?

Par Marguerite Candelier | Le mardi 18 avril 2017

Luminar Technologies Inc., après 5 années de perfectionnement, vient de dévoiler son LiDAR haute résolution. Son jeune CEO de 22 ans, Austin Russell, affirme avoir développé une technologie au moins aussi fiable que la vision humaine, si ce n’est plus.

Pour éviter les obstacles, les véhicules autonomes utilisent des caméras qui leur permettent de lire les panneaux de signalisation ou encore de détecter la couleur des feux de circulation. Cependant le plus important est effectué par les LiDARs (« light detection and ranging systems »). Sans entrer dans des considérations trop techniques, le LiDAR utilise la lumière (du spectre visible, infrarouge ou ultraviolet) comme technique de mesure à distance. C’est grâce à cet outil que les voitures autonomes peuvent éviter différents types d’obstacles, du tronc d’arbre au conducteur ivre.

Austin Russell, 22 ans, CEO de Luminar Technologies Inc.

Selon Austin Russel, le LiDAR détrône l’intelligence artificielle

Le LiDAR conçu par Luminar permettrait aux véhicules autonomes de détecter les obstacles avec plus de détail et d’avance que ses concurrents (Waymo de Google, Quanergy, Velodyne…). La plupart des entreprises préfèrent se reposer sur l’intelligence artificielle (IA), qui interprète les images d’une caméra. Austin Russell considère que l’IA est moins fiable pour les passagers que le LiDAR. Luminar fait la promesse de sauver plus de vies en voitures autonomes que toute autre technologie développée aujourd’hui.

La technologie de Luminar fonctionne dans des conditions climatiques propices aux erreurs humaines comme le brouillard ou la poussière. Son LiDAR permet une vision lointaine, laissant au véhicule davantage de temps pour réagir face à un obstacle. En effet à 120 km/h, la concurrence affiche une vision à 40 mètres, soit un temps pour réagir d’1 seconde. De son côté, le LiDAR de Luminar afficherait une vision à 200 mètres pour la même vitesse, soit 7,5 secondes pour réagir. La start-up a la particularité de concevoir ses propres lasers, récepteurs et puces plutôt que d’incorporer des composants du marché.

Luminar teste son efficacité au Pier 35 à San Francisco, grand hangar en ligne droite où la start-up expérimente. Les tests se font à l’aide de mannequins (formes humaines, animales, objets…) et de personnes en mouvement, habillées en couleur ou en noir, à pied ou à vélo. Les voitures équipées des LiDARs suivent le parcours de 200 mètres imaginé par l’équipe de Luminar en évitant les obstacles. Sur un écran, les moniteurs affichent une carte du monde autour du véhicule, en mouvement et en temps réel. A la fin du parcours, une grande toile noire est positionnée. Le LiDAR est capable de la repérer, ce que ses concurrents ne seraient pas en mesure de faire. L’environnement extérieur est ainsi complètement reproduit, cartographié et interprété.

 

Bientôt installé dans toutes les voitures autonomes ?

Convaincue de sa fiabilité, la start-up pourrait apporter une réponse au scepticisme provoqué par les accidents de voitures autonomes survenus ces derniers mois.  Le challenge ? Relever le défi du 100% sûr. Cela permettra de bâtir progressivement la confiance des consommateurs envers les véhicules autonomes, et donc les ventes.

Inconvénient du LiDAR ? Son prix. Il est souvent plus cher que la voiture elle-même. Luminar n’a pas encore dévoilé le sien, mais sa philosophie est de se focaliser sur le perfectionnement de la technologie plutôt que sur la baisse du prix. On peut alors imaginer que son LiDAR ne sera pas à la portée de tous avant plusieurs années… Il faudra alors attendre que le volume de la demande pour les voitures autonomes augmente de manière considérable.

Selon son CEO Austin Russell, Luminar deviendra un acteur stratégique majeur de l’automobile. Certains constructeurs automobiles auraient déjà offert d’acheter, à n’importe quel prix, tous les LiDARs que Luminar envisage de produire à partir de cette année.


Marguerite Candelier

Marguerite s’apprête à commencer un M.Sc en Management spécialité Marketing et s’intéresse aux mutations liées à la transformation digitale.


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