Les internautes au service de l’innovation.


Dans les quotidiens de ce début de semaine,  un sujet passionnant sur l’utilisation par certaines entreprises de leurs visiteurs Internet pour participer à l’innovation ou même au contrôle de la qualité. On peut même parler de création de communautés R&D.

Ce que les Echos ont résumé de la sorte : La résolution de problèmes techniques n’est qu’une petite partie de ce grand mouvement du « crowdsourcing », un terme inventé en 2006 par deux journalistes de « Wired » à partir de « crowd » (foule) et d’« outsourcing » (Sous-traitance). « C’est la tendance pour une entreprise à utiliser dans ses processus d’innovation la créativité et l’intelligence d’un grand nombre d’utilisateurs » »

C’est un prolongement de que Internet et l’informatique pratiquent depuis très longtemps déjà avec les « Bêta testeurs », ces précurseurs de l’utilisation d’un materiel ou d’un logiciel et qui participent à sa mise au point finale.

La question étant de savoir pour de nombreuses sociétés comment assurer un suivi à distance des produits vendus ou installés (amélioration, contrôle qualité à posteriori), de trouver des solutions à des problématiques techniques qui pourraient coûter très cher à résoudre s’il fallait recruter un groupe d’ingénieurs pour ce faire ou tout simplement de bénéficier d’une force de réflexion élargie pour la création  d’un nouveau produit ou concept.

L’idée est simple, donc efficace. 

La société américaine Innocentive par exemple a tout simplement décidé de créer une offre continue de problématiques qui si elles sont résolues par un membre de la communauté lui fait gagner de l’argent. Et plutôt beaucoup selon l’importance des problématiques soumises par les clients de cette plateforme.

Une Start-up française à elle aussi rejoint le groupe des entreprises proposant à des internautes intéressés et avisés de rejoindre une communauté qui partage les mêmes centres d’intérêts et les mêmes compétences.

Cette dynamique correspond à ce que le web appelle le Web 3.0; c’est à dire un réseau pas seulement participatif comme l’est le web 2.0 depuis le début des années 2000, mais un système en ligne qui rémunère ou récompense les contributeurs.

Les évolutions récentes des réseaux sociaux qui engagent de plus en plus les membres en sont l’un des élément, ces initiatives beaucoup plus techniques, sérieuses et lourdes démontrent que nous avons réellement franchi un cap dans le domaine de l’interaction entreprises / hommes sur la toile.

L’automobile l’a compris, comme le commentait Le Figaro de mardi dernier. Fiat a par exemple sollicité les internautes pour participer à l’élaboration du concept Mio. 17.000 personnes environ ont participé générant 10.000 idées dont les plus intéressantes ont été retenues dans le projet final. La Mio a été présentée au salon de Rio de Janeiro en 2010.

Cette expérience d’engagement d’Internautes dans le processus R&D ou marketing a été aussi illustrée par la campagne de lancement du S-Max chez Ford France en 2006. A cette époque le constructeur avait proposé 10 véhicules à 10 bêta testeurs qui avaient pour seule obligation de communiquer librement sur le véhicule, ses qualités et ses éventuels défauts, et ce en avant première. Celui qui était jugé comme le meilleur reporter par la communauté ainsi créée gardait la voiture. Jolie récompense.

La question qui se pose est de savoir si le Web3.0 est adapté aux problématiques de la distribution ou de la réparation automobile ?

La réponse est évidente pour moi. C’est OUI. Il est très facile d’imaginer comment un distributeur pourrait engager avec les clients qui le souhaitent un dialogue productif qui récompenserait ceux qui accepteraient de rentrer dans un jeu d’échange.

Par exemple en acceptant de servir d’ambassadeur d’une concession, d’un produit, donc de se comporter comme un apporteur d’affaire (ou d’indicateur). Une sorte de parrainage à la mode Internet. Rien de bien nouveau me direz vous, beaucoup le font déjà à « l’ancienne ». C’est exact, il suffit donc de le transposer sur le web.

A propos de l’auteur : Eric Saint-Frison:
Eric est l’associé principal de l’Agence Digital Dealer. Une expérience de 25 ans dans l’Industrie Automobile, ancien Président de Ford France, il se passionne maintenant pour Internet… sans oublier l’Automobile !
Site web:http://www.digitaldealer.fr

Un commentaire

  1. Depuis 15 ans, à mesure qu’Internet est devenu l’outil essentiel de la vie de tous les jours, de la communication et de la participation démocratique, il est également devenu l’objet d’attaques d’envergure. Intérêts industriels transnationaux et gouvernements semblent désormais unis pour tenter de contrôler le Net.

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