Le salon auto de Pékin (article des Echos)


Le jour ou la Chine s’est éveillée à la voiture individuelle …
1er marché mondial de véhicules automobiles, la Chine est devenu le centre de gravité du monde auto. Et ce en à peine 5 ans.
Et ça n’est pas prêt de s’arrêter :
Posons une petite équation toute simple : La France compte 65 millions d’habitants, un parc roulant de 37 millions de véhicules et 2,7 millions de véhicules légers neufs vendus tous les ans.
Appliqués à la Chine ces chiffres donneraient : 1,3 milliards d’habitants, un parc de 780 millions de véhicules et 57 millions de nouveaux véhicules tous les ans (soit un peu moins que le marché mondial total actuel) …
Il faut donc maintenant être au salon de Pékin, comme il faut être à ceux de Paris, Genève, Frankfort, Tokyo ou Detroit pour y présenter de vrais nouveautés, pas seulement pour y faire de la figuration.
J’ai choisi de vous proposer la lecture de cet article des Echos qui synthétise très bien la situation.

DENIS FAINSILBER :
Salon de Pékin : le marché auto chinois bat de nouveaux records.
Loin du marasme américain et de la fragilité européenne, la croissance des ventes de voitures en Chine a atteint 76 % au premier trimestre. Elle restera solide, même si un coup de frein est attendu. Le Salon est la vitrine de cette soif d’automobiles.

Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, mais les ventes de voitures neuves en Chine, peut-être bien. Le Salon automobile de Pékin, qui ouvre ses portes aujourd’hui à la presse, se tient en pleine période d’euphorie et le pays, qui a doublé les Etats-Unis l’an dernier en tant que premier marché mondial, ne semble pas prêt à rendre sa couronne. Alors que les commandes ont atteint 13,6 millions d’unités l’an dernier, avec une hausse de 54 % pour les seules voitures particulières (à 8,5 millions d’unités), le marché s’est encore emballé en mars, battant les récents records de janvier. Ainsi, le premier trimestre vient de s’achever sur une fulgurante progression de 76 %, avec plus de 3,5 millions d’unités livrées.
Pour l’ensemble de 2010, les experts se montrent plus prudents, tablant sur un coup de frein à compter du deuxième trimestre. La hausse annuelle pourrait être comprise entre 15 % et 20 %, selon diverses estimations. Tout dépendra en fait de la façon dont le gouvernement central jouera sur le niveau des taxes sur les autos neuves, qui avait été d’abord abaissé de 10 % à 5 % dans le cadre d’un encouragement à la consommation des ménages, avant d’être remonté plus récemment à 7,5 %. Le plan a fortement dopé les petites ou moyennes cylindrées.
Au Salon, pas moins de 1.000 modèles seront présentés, dont 89 faisant l’objet d’un lancement mondial, accompagnés de 65 concept cars plus ou moins réalistes. Les constructeurs locaux voudront tirer la couverture à eux, à l’instar de Geely, le nouveau propriétaire de Volvo, qui dévoile 11 modèles. Près de 70 marques se disputent le marché chinois, dont 45 internationales et 24 locales, selon l’état-major de Volkswagen. Des acteurs pris de plus en plus au sérieux par les équipementiers occidentaux. « Les constructeurs chinois occupent une part croissante de leur marché intérieur : 32 % en 2009, contre 27 % en 2006 », selon le cabinet en restructuration financière Alix Partners, qui les voit même passer à 37 % dès 2015. Ces gains devraient être principalement le fait de Geely, BYD et SAIC. » Autrement dit, il y aura aussi beaucoup de victimes chez les autres, moins solides et nettement concurrencés par les grandes marques européennes, asiatiques ou américaines.
Alors que la Chine est encore un pays émergent en matière automobile -moins de 9 % des ménages disposent d’une auto -les autorités n’hésitent pas à tabler sur une croissance annuelle de 9 % d’ici à 2020. Ce qui aboutirait à un parc en circulation de 135 à 145 millions de véhicules à cette date, contre 30 millions aujourd’hui ! Impossible pour les infrastructures routières, déjà encombrées à Pékin, de suivre la tendance. En tout cas, l’image même de la voiture individuelle a considérablement évolué : « Durant les années 1990, et encore un peu aujourd’hui, l’automobile avait mauvaise réputation parce qu’elle représente par excellence la propriété privée et reflète ainsi l’égoïsme de son propriétaire dans une société encore marquée par l’idéologie maoïste », explique Jean-François Doulet, un universitaire spécialisé sur la mobilité urbaine en Chine.

A propos de l'auteur : Eric Saint-Frison:
Eric est l'associé principal de l'Agence Digital Dealer. Une expérience de 25 ans dans l'Industrie Automobile, ancien Président de Ford France, il se passionne maintenant pour Internet... sans oublier l'Automobile !
Site web:http://www.digitaldealer.fr

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