Autorité de la concurrence : La conclusion qui va impacter le négoce des PR !


Cela fait des mois que tout le monde attendait le rapport définitif, après passage devant le conseil d’état, de l’Autorité de la concurrence concernant les pièces de rechanges « captives » vendues en France. Cet avis (qui n’est pas une décision ou une loi) aura des conséquences lourdes et rapides sur la vie réelle des entreprises du secteur automobile en général et les RA en particulier.

Tout d’abord permettez moi de vous conseiller la lecture de cet article du JA qui résume, de manière certe un peu brutale, mais assez juste l’autisme des constructeurs sur ce sujet.

Et vous pourrez lire ici le texte intégral du rapport ou le communiqué de presse ici.

Dans ce rapport,  tombé comme un couperet sur la tête des acteurs historiques et donc de leurs réseaux de distribution, il y a une liste très longues des raisons qui devraient pousser l’état à mettre en oeuvre un changement de fond des règles de protection des pièces dites « captives ». Et cela va toucher les activités SAV, avec un fort impact sur les moyens de communication du secteur.

Après avoir comparé les différents scénarii de transition possibles – en fonction de l’âge des véhicules, du type d’équipementier ou du type de pièce – (voir paragraphes 235 et suivants de l’avis), l’Autorité de la concurrence recommande que l’ouverture s’opère progressivement par famille de pièces. Le principe de l’ouverture serait fixé par la loi et l’échéancier prévu par décret. Par exemple, l’ouverture à la concurrence pourrait concerner dans un premier temps les vitres et les phares, puis les rétroviseurs et les pare-chocs, et enfin, dans un troisième temps, les pièces de tôlerie et les autres pièces visibles, conduisant à une ouverture totale du marché des pièces visibles.

Les acteurs déjà présents, plus tous ceux qui attendent à la porte du marché national ne devraient pas tarder à ouvrir les hostilités via les supports digitaux, faciles et bons marchés à mettre en oeuvre, et surtout terriblement efficaces.

Alors devant une telle menace que peuvent faire les réseaux de distributeurs ?

Tout d’abord travailler avec leurs partenaires afin que ceux-ci intègrent très vite une stratégie commerciale agressive sur l’ensemble des pièces « captives », avant qu’il ne soit trop tard, et cela implique de baisser les prix !

Ensuite développer dès à présent leurs propres outils de communication et éventuellement de e-commerce, donc d’achat en ligne, afin d’occuper tout de suite un territoire déjà bien encombré et qui va se retrouvé submergé sous peu de nouveaux sites et acteurs venus de partout.

Et enfin, définir une stratégie de « sourcing » de pièces à prix compétitifs, de calculs d’offres permettant d’avoir visuellement une agressivité réelle et tangible pour les consommateurs qui compareront sur internet, comme ils le font pour tout le reste le prix des pare-chocs,ailes ,phares et rétroviseurs en tous genres.

Créez donc vos portails Pièces de Rechanges pour vous rendre visiblesoffrez des conditions agressives (« têtes de gondoles ») pour être sur la « shopping list » du consommateur informé, créez des solutions d’achats facilitant l’acquisition, travaillez les services additionnels (livraisons, garanties supplémentaires, …), sinon la conclusion de l’Autorité de la concurrence risque d’être aussi réelle que douloureuse :

 A cette affirmation de l’autorité, et demain de la commission européenne, nous ne voyons qu’une seule réponse : Si vis pacem, para bellum ! (Si tu veux la paix, prépare la guerre).

A propos de l’auteur : Eric Saint-Frison:
Eric est l’associé principal de l’Agence Digital Dealer. Une expérience de 25 ans dans l’Industrie Automobile, ancien Président de Ford France, il se passionne maintenant pour Internet… sans oublier l’Automobile !
Site web:http://www.digitaldealer.fr

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