Assurance et financement auto, disruption en marche !

Par Nicolas Plumet | Le vendredi 1 décembre 2017
 

Tous les secteurs sont susceptibles d’être soumis à la disruption, interne comme externe. Aujourd’hui, c’est dans le secteur du financement et de l’assurance auto que ça bouge ! Dans une ère d’usage et de voiture connectée, assurance et financement se devaient de répondre présent pour s’adapter toujours plus aux besoins du consommateur.

 

Assurance mais assurance connectée ?

Lors du Podium de la Relation Client organisé par Kantar TNS et BearingPoint plus tôt dans l’année, Pascal Demurger, directeur général du Groupe MAIF, annonçait être conscient de la possible disruption de son milieu et de la nécessité de s’adapter. Il avait vu juste et les disrupteurs ne se sont pas fait attendre. Un des premiers dans ce domaine fut Tesla qui, en commençant par les marchés asiatiques, proposa des assurances automobiles et des packs de maintenance inclus dans l’achat de la voiture et valables à vie en association avec AXA General Assurance (Hong Kong) et QBE (Australie). La majorité des Tesla vendues sur ces marchés le sont avec une assurance automobile personnalisée qui prend en compte les caractéristiques du mode pilote automatique mais aussi les coûts de maintenance du véhicule. Le pilote automatique suggère une diminution des risques et donc un ajustement des tarifs. Tesla a choisi d’inclure cette offre dans le prix d’achat de la voiture et c’est en ce sens qu’elle est « valable à vie ». Cela permet à l’acheteur de savoir à l’avance combien coûte sa voiture sur le long terme, en plus du confort d’être débarrassé de frais mensuels et coûts de réparation inattendus. Elon Musk a déclaré que cette offre n’avait pas pour but de disrupter le marché de l’assurance mais que, selon lui, cela allait pousser les sociétés d’assurance à « pratiquer des tarifs proportionnellement adaptés aux risques d’une Tesla ». C’est dans cette logique d’adapter les tarifs aux risques réels qu‘ont émergé les assurances connectées. En effet, les systèmes de bonus/malus des modèles traditionnels d’assurance sont critiquables et, de manière générale, les bons conducteurs payent souvent pour les mauvais. Les voitures étant de plus en plus connectées et capable de transmettre des informations très précises en temps réel, elles permettent d’évaluer le comportement du conducteur en suivant la moindre de ses actions durant son temps de route. Autant d’éléments qui ont permis aux sociétés d’assurances de développer des offres s’adaptant aux usages et comportements des conducteurs. L’élément essentiel d’une assurance automobile connectée est le smartphone ou un boîtier connecté disposé dans la voiture qui transmet directement des informations diverses à la société d’assurance. Ces informations portent sur le nombre de kilomètres roulés, les heures de circulation et la durée, le comportement du conducteur, le respect des limitations de vitesse… Votre assureur pourra tout savoir de votre conduite. Le prix de l’assurance qui en découle sera donc directement impacté. Ces assurances connectées sont source d’avantages pour tous les partis. Elles permettent donc d’ajuster les tarifs précisément et de faire évoluer le modèle ancestral de l’assurance qui constituait à faire payer les bons conducteurs pour les mauvais. Mais elles permettent aussi d’encourager la conduite sécurisée en proposant une réduction tangible sur le prix de l’assurance en cas de bonne conduite et de simplifier les procédures d’assurance notamment en cas d’accident par exemple. L’assureur ayant accès à toutes vos données de conduite, il pourra lui-même réaliser le constat et pourra éviter les possibles ralentissements de procédure qu’ont pu connaitre bon nombre d’assurés. Nous pouvons citer plusieurs exemples déjà actifs de ces assurances connectées pour lesquelles le principal argument de commercialisation mis en avant est la réduction tarifaire finale : You Drive de Direct Assurance qui promet jusqu’à 50% d’économie par rapport à un contrat normal, conduite connectée d’Allianz ou encore Renault Assurances connectées. Cette nouvelle façon de voir l’assurance est synonyme d’une relation plus personnalisée entre conducteur et assureur et offre l’opportunité aux sociétés d’assurance de développer des gammes de services associés plus larges autour de l’expérience de la mobilité et non plus centré sur le prix comme cela pouvait être le cas avant. Le marché des assurances connectées est récent et en plein essor. Selon une étude européenne de Deloitte, le marché de l’assurance automobile connectée représentera plus de 2,2 milliards d’euros en France d’ici 2020 (soit 12 % du marché français). Toujours selon Deloitte, 17 % des contrats d’assurance automobile en Europe pourraient être associés à un boîtier connecté en 2020. De quoi vous donner une idée de l’avenir de l’assurance qui semble se profiler… Cependant, il reste encore à convaincre les utilisateurs de se laisser « espionner ». En effet, Argus Conseil avait mené, il y a un an, une étude sur les véhicules connectés qui mettait en avant la réticence des répondants à voir leur données utilisées par des assureurs (seulement 12% trouvaient ces derniers légitimes). Nul doute que l’essor du secteur des assurances connectées sera amené à se poursuivre avec la multiplication des offres mais il reste important que le principal concerné – le conducteur- participe à cette démarche.

Et le financement automobile dans tout cela ?

Le financement automobile, contrairement aux assurances, intervient en amont de l’achat. Là aussi, la tendance est de faciliter le plus possible l’accession et l’utilisation de ces services par les acheteurs. C’est pourquoi certains acteurs se sont positionnés, il y a quelques temps déjà, sur ce créneau qu’est le financement en ligne. AutoGravity en fait partie et propose, depuis sa création en 2015, de rechercher, comparer et simuler son financement 100 % en ligne pour la location ou l’achat de véhicules neufs ou d’occasion. Grâce à ce service, l’acheteur peut choisir son véhicule dans le catalogue d’AutoGravity regroupant plus d’une quarantaine de marques, trouver un concessionnaire offrant la voiture sélectionnée à proximité, comparer des offres de financement en ligne et sélectionner l’organisme de financement le plus adapté avant de se présenter en concession. Nous connaissions déjà la disruption dans la banque et les paiements notamment grâce à l’Apple Pay (Banque et paiement, Apple Pay : la disruption). Il avait été mis en exergue que ce genre de disruption devait s’inscrire dans un parcours utilisateur et c’est ce qu’a fait AutoGravity en développant son offre. L’entreprise a pensé son concept autour d’un parcours fluide et sans couture pour améliorer l’expérience client. Cela permet de meilleurs taux de conversion et donc plus d’achats finaux. D’autres acteurs sont allés plus loin en intégrant ces modules de financement en ligne dans un parcours d’achat de véhicules neufs ou d’occasion 100 % en ligne comme Autosphere, Peugeot Order Online ou encore Carvana. De la recherche d’un véhicule à la livraison de celui-ci au domicile de l’acheteur en passant par le financement : l’expérience d’acquisition d’une voiture, que ce soit en l’achetant ou le louant, est totalement digitalisée. Le point clé de cette digitalisation est le fait de pouvoir signer électroniquement son contrat de location ou d’achat. Cette tendance d’achat en ligne voit le jour suite à la place prépondérante que prend le digital dans nos vies et la favorisation de ces comportements par la mise en place d’offres comme celles évoquées précédemment par des acteurs certifiés essayant de reproduire la sérénité d’achat que l’on ressent en allant au contact d’un vendeur dans une concession (garanties, remboursements…) et en insistant sur le confort de la procédure que l’on peut effectuer de chez soi sans bouger. Ces offres et ces acteurs digitaux sont probablement amenés à se généraliser. Le défi pour les constructeurs et les distributeurs est de maintenir l’attractivité des concessions. Stratégie axée sur le parcours client, digitalisation des points de vente… Des moyens et des outils sont à disposition de ces acteurs physiques pour s’inscrire dans cette tendance et mettre en avant leur attractivité auprès des clients. Au delà du point de vente et du parcours client, il est urgent pour les vendeurs de se réinventer et de repenser leur valeur ajoutée. Pourquoi aller en concession si tout peut se faire en ligne pour un résultat identique sans contrainte ? Mais un vendeur désormais expert et s’appuyant sur des outils digitaux peut nous conseiller mieux que n’importe https://auto-net.fr/files/quelle fiche technique ou simulateur, ce n’est pas négligeable…        

Nicolas PlumetNicolas suit actuellement une formation en marketing stratégique et s’intéresse aux voitures de demain ainsi qu’aux changements sociétaux que ces dernières vont amorcer.

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