IoE, 2014 l’année de l’Internet de tout.


2014, IoE l’Internet de tout !

L’année 2013 s’est conclue sur un constat que nous avons résumé ici.

Les grandes tendances récentes, dont la poussée ininterrompue du mobile, des réseaux sociaux, du multi écran, de la connection 24/24, du « constant moment of truth » de Google, font désormais quasiment partie de l’histoire ancienne.

2014 s’ouvre sur des perspectives passionnantes car une fois de plus il est vraisemblable que notre environnement technologique va continuer de vivre une (R)évolution continue, profonde et surtout ultra rapide.

Le CES 2014 à Las Vegas (CES = Consumer Electonic Show) vient à peine de se terminer. Il en ressort une double tendance très lourde.

1/ La voiture connectée, un élément clé de l’IoE, l’Internet de tout.

Les progrès fulgurants des technologies permettant soit l’assistance du conducteur via la connectivité, soit même son remplacement sont rapides et continues. Nous n’en sommes plus depuis longtemps à de l’assistance à la conduite mais bien au remplacement pur et simple du conducteur.

L’article de Jacques Chevalier dans son blog auto du Point, Auto-Addict, est remarquable de détails, lisez le il vous éclairera sur ce que vous réserve les prochaines automobiles en matière d’intelligence artificielle.

Le constat est évident. C’est via l’électronique et la communication que se fera le développement de l’auto dans les années qui viennent (à côté des technologies environnementales vitales pour l’avenir de la planète) :

Aides à la conduite, éclairage, hybridation, connectivité…, plus de 90 % de l’innovation automobile est désormais liée à ses composants électriques et électroniques.

La voiture autonome n’est plus aujourd’hui un fantasme, elle est une réalité palpable et presque courante.

Auto-Addict a pu essayer l’Audi A7 « autonome ».

BMW a présenté lors de ce même CES 2014 sa version de l’autonomie et c’est bluffant : Article 01.net

Ford avec son système active parc assist (système de stationnement où la voiture fait le créneau à votre place) et un programme d’étude sur l’autonomie complète du véhicule, Volvo dont l’ADN est lié à la sécurité qui se lance aussi dans cette réflexion et lance un véritable programme de recherche dans ce domaine et de nombreuses autres marques comme Nissan ou Renault sont autant d’exemples de la vague de fond qui est en train de s’emparer du secteur.

J’ai pour ma part pu voir rouler la Google Car lors d’un passage à Mountain View au siège de Google la semaine dernière. Et cela car elle était tout simplement de sortie, comme une voiture (presque) normale. La frontière de l’exceptionnel est désormais franchie et cet objet déjà connecté est une réalité, l’industrialisation de son « autonomisation » n’est qu’une affaire d’années.

2/ IoE, l’Internet de tout, partout arrive.

Le second point essentiel de cette tendance technologique forte de 2014, c’est la connectivité des objets, de la voiture à  votre paire de chaussures ou votre grille pain; tout sera d’une façon ou d’une autre connecté au web dans un avenir plus ou moins proche.

Cela peut vous poser un problème éthique, ce qui est très compréhensible, mais au final, les marqueteurs vont pouvoir récupérer une somme de data incroyablement précise pour affiner leurs offres. Si comme moi vous êtes agacés par le côté intrusif de certaines promotions et offres correspondant à vos habitudes de navigation (les fameux cookies), donnant cette vilaine impression d’être « fliqué » en permanence, vous serez encore  un peu plus dérangés par l’arrivée de ce que je décris dans les lignes qui suivent.

Cisco, l’un des colosses de la Silicon valley a utilisé le CES 2014 pour mettre en évidence cette tendance résumé dans un nouvel acronyme que vous devriez voir revenir un peu partout à partir de maintenant : IoE, Internet of Everything. Ou en bon français l’Internet de Tout.

La vision du patron de Cisco, John Chambers est simple : Notre avenir passe par des objets connectés. Qu’ils soient privés ou publics, la connectivité de notre environnement va nous simplifier la vie et nous faire réaliser de nombreuses économies. Je ne vous listerai pas ici la multitude d’objets qui seront connectés demain, mais pour rester dans notre monde auto, il est évident que l’application de ces solutions aux voitures aura des effets importants : Amélioration du suivi technologique des véhicules, meilleure compréhension des usages et donc des besoins, enregistrement des datas permettant une connaissance précise des utilisations d’un véhicule et donc des conditions pour le garantir ou le revendre (ou l’acheter), réduction des risques d’accidents (capacité d’un véhicule à anticiper les risques environnants), sécurisation des biens (anti-vol), réduction des coûts d’usage et d’assurance, …

En résumé ces capacités à exploiter des datas à des fins intelligentes permettront d’améliorer la sécurité, l’efficacité des motorisations, l’adaptation des véhicules à leur environnement, le confort d’utilisation, … Au final nous nous dirigerons vers une voiture de plus en plus intelligente. Peut être nous permettra-t-elle de déconnecter certaines assistances, comme c’est le cas aujourd’hui pour les modèles très sportifs, offrant ainsi à qui le souhaiterait la possibilité d’évoluer dans un espace de liberté mieux préservé.

Après les propositions affinitaires que proposent les Facebook ou Twitter de ce monde, nous allons vraisemblablement nous diriger vers des analyses comportementales dans la gestion de ce que nous aimons d’une finesse inégalée. Avec les objets connectés, dont la voiture, c’est tout notre mode de consommation qui va se retrouver sous l’oeil des professionnels du marketing.

Dans sa dernière étude référente sur l’automobile, Cap gemini / Cars On Line répond en partie à la question que nous nous posons tous : Les consommateurs et les automobilistes vont-ils accepter d’être surveillés, ou tout du moins observer de la sorte ?

La réponse tient dans 2 diapositives de l’étude :

La 1ère est générique et concerne l’ensemble des acheteurs autos dans les marchés matures sur la question des datas liés au véhicule. Il en ressort que globalement une grande majorité des clients est d’accord pour une utilisation des informations liées à leur usage, avec un pourcentage non négligeable de gens qui veulent que cette exploitation demeure anonyme.

De manière plus précise et sur le marché français, les aspects liés aux informations plus personnelles de l’usage fait de son véhicule, les résultats sont à peu près identiques.

Certes, le nombre de consommateurs refusant catégoriquement que ces données soient utilisées est plus élevé de 3 points que la moyenne relevée sur la question précédente, mais à 59% les français sont prêts, sous certaines conditions, à communiquer certaines informations sur leur manière de se déplacer et de vivre avec leur véhicule. Cela rendant donc possible la mise en place d’outils de remontée d’informations et par la suite d’exploitation des données. 

Cap geminiCars Online 2013 voiture connectée France

Nous devrions donc voir apparaître de nouvelles formes de fonctions de communication. Après le M2M (Machine to Machine), le P2P (Pear to Pear ou People to People) nous arrivons sur une nouvelle forme de dialogue : le P2M, People to Machine. Et donc de nouveaux process afin de permettre de boucler la boucle de la communication avec nos « amies » les machines. Voir de nouvelles formes de marketing comme le C2B, Consumer to Business, dans lequel c’est le consommateur qui décidera, en échange de récompenses ou d’informations utiles de renseigner son partenaire, voir de monétiser ses datas.

Internet-of-EverythingEt comme le met si bien en évidence cette image de Cisco, plus de 99% des objets qui nous entourent ne sont pas connectés, vous imaginez le potentiel de croissance que cela représente. Le chiffre mentionné par Cisco, de 37 milliards d’objets connectés d’ici à 2020 sur la planète est assez réaliste. Cela ne représente « que » 5 objets par personne à cette échéance. IoE, l’Internet de tout à donc un véritable potentiel de croissance, et ceci de manière quasi illimitée.

La vision de Cisco, et de nombreux acteurs du monde des TIC, est donc que notre avenir sera connecté, via un vecteur automobile et/ou un autre, pour notre bien. supposément. En aidant par exemple à trouver un espace de stationnement, en se rendant dans une zone commerciale où le trafic sera moins dense, en facilitant et fluidifiant les accès à l’automobile dans les centres urbains.

Ce blog n’ayant pas pour vocation de débattre du fondement légal ou sociologique de ces aspects nous ne ferons pas de commentaires sur ces sujets spécifiques, même si je vous avoue un certain trouble quant à la protection de la vie privée. De telles données dans de mauvaises mains …,  n’est ce pas la NSA ?

Un commentaire toutefois qui me semble essentiel : Cette connectivité des objets et de l’auto en particulier va changer beaucoup de chose dans notre mode de fonctionnement et offrira une gigantesque mine d’information à ceux qui voudront parler de manière précise (voir chirurgicale) à leurs consommateurs actuels ou à venir. Cela peut être un constructeur, un assureur, un financier, un mandataire, un marchand VO, un grossiste de PR, …, ou un concessionnaire !

Alors, en concluant ce post un souhait pour 2014 : Que ceux qui continuent de penser qu’Internet est un sujet secondaire réagissent très vite, il s’agit en fait du paramètre le plus important de la complexe équation du marketing auto, de la gestion de la relation client et da la communication présente et à venir.

Alors, à tous les distributeurs autos, une année 2014 très connectée afin de leur garantir le succès !

A propos de l’auteur : Eric Saint-Frison:
Eric est l’associé principal de l’Agence Digital Dealer. Une expérience de 25 ans dans l’Industrie Automobile, ancien Président de Ford France, il se passionne maintenant pour Internet… sans oublier l’Automobile !
Site web: http://www.digitaldealer.fr

Pas de commentaire

Laisser un commentaire